Comprendre les ancres des liens et leur importance en référencement

Comprendre les ancres des liens et leur importance en référencement
Une ancre de lien, ou anchor text sous sa forme anglaise, est une portion de texte d'une page web à laquelle est rattachée un lien hypertexte. Elle a un impact important sur le SEO en participant largement à l'obtention d'un bon référencement naturel.

Une suroptimisation peut cependant s'avérer dangereux et les algorithmes de Google veillent au grain. Nous revenons dans cet article sur les éléments clés à savoir pour une bonne compréhension de ce qu'est une ancre et comment l'optimiser.

Ce qu'est une ancre de lien

Sur Internet, les ancres de lien apparaissent généralement en bleu souligné. Ce n'est toutefois qu'une habitude plus ou moins suivie et un développeur peut très bien décider de les afficher avec une autre spécificité typographique. Cette forme n'est utilisée que pour faire remarquer la présence d'une ancre à l'internaute et n'a aucune influence au niveau technique.

Les liens hypertextes existent depuis les débuts de web. Leur but est de permettre à l'internaute de passer d'une page web à une autre par simple clic. Lier ensemble des pages d'un même site consiste à travailler son maillage interne. Lorsqu'un lien pointe d'un site externe vers votre page, cela s'appelle au contraire un backlink (littéralement un lien retour ou lien entrant).

Admettons que nous souhaitions insérer dans la page que vous êtes en train de lire un lien vers elle-même. Cela n'a pas grand intérêt en termes de référencement, comme vous le comprendrez en lisant la suite de l'article. Voici cependant à quoi l'ancre ressemble à l'écran : Superbe site de CASEO.

Ce n'est cependant que la partie visible de l'ancre, celle que vont voir vos visiteurs. Au niveau du code HTML, voici à quoi ressemble une ancre de lien :

<a href="https://caseo.ch">Superbe site de CASEO</a>

Techniquement, elle consiste donc en une balise HTML a (pour anchor) prenant comme référence (href) une URL. D'autres attributs peuvent être intégrés pour plus de fonctionnalités, le code proposé se suffit cependant à lui-même. À partir de là, il est possible de placer n'importe quel texte à l'intérieur des balises. Comme nous allons le voir, les mots mis en évidence n'ont cependant pas tous le même impact sur le SEO.

Importance pour le SEO

Comme toujours en SEO, il est tentant mais pas recommandé de dissocier la technique de l'expérience utilisateur (UX). Les moteurs de recherche développent en effet leurs algorithmes dans le but que les internautes trouvent ce qu'ils recherchent. Si une page Internet plait à vos visiteurs, il y a donc de grandes chances pour qu'elle plaise également à Google, Bing, Yahoo ! Et les autres.

Il en va de même avec les ancres de lien qui doivent permettre à l'utilisateur de naviguer facilement sur le net en trouvant des contenus de qualité lorsqu'il change de page. Deux cas de figure se présentent pourtant, avec des rôles différents mais complémentaires vis-à-vis du SEO.

Le maillage interne Le maillage interne concerne les ancres liant une page d'un site à une autre page de ce même site. C'est exactement comme cela que fonctionne un menu. C'est par conséquent grâce au maillage interne que vous allez pouvoir élaborer l'architecture de l'information de votre site Internet. La navigation de page en page est alors possible et doit faire sens tant pour votre utilisateur cible que pour le Googlebot qui crawle votre site. Le maillage interne se doit donc d'être cohérent et une page ne peut pas pointer vers n'importe quelle autre page. Le risque serait d'apporter de la confusion chez vos clients comme chez Google.

Différentes techniques de maillage interne existent. Parmi les plus courantes, citons le cocon sémantique ou la construction en silos. Malgré quelques spécificités techniques, toutes deux visent à canaliser le jus de liens pour le concentrer sur les pages estimées comme plus importantes. La transmission de ce « jus de liens » représente le PageRank, en français indice de popularité, transmis par la page contenant l'ancre de lien à celle vers laquelle pointe le lien. Le nombre de liens influe bien sûr sur le PageRank d'une page mais c'est surtout leur qualité qui va faire la différence.

Les backlinks Ce transfert de PageRank existe également lorsque les liens proviennent de sites externes. S'ils ne servent cette fois plus à hiérarchiser l'information, les hyperliens permettent alors de profiter de la popularité de sites référents. Un avantage non négligeable pour le SEO qui fait de la chasse aux backlinks l'une des activités favorites des consultants en SEO. La recherche de liens retours porte le nom de stratégie de netlinking.

Le pouvoir des liens est complexe. Il faut vraiment voir ce jus de liens comme un liquide se répartissant entre différents réservoirs. Il peut se diviser mais pas su multiplier. Plus une page possède de liens et plus la transmission de son PageRank va être diluée. L'abus de liens limite donc largement leurs bienfaits sur le SEO.

En complément du PageRank, Google a commencé à utiliser dès 2005 un indice de confiance appelé TrustRank. Il s'intéresse aux backlinks pointant vers une page considérée comme étant de confiance. La qualité des liens prévaut largement à leur quantité. La confiance de l'algorithme va se renforcer ou s'altérer selon de nombreux critères. Parmi eux, l'ancienneté du site où est présent le lien sortant, sa localisation et, le sujet qui nous intéresse particulièrement ici : l'ancre sur laquelle il est placé.

Optimisation des ancres de lien

Vous aurez donc probablement compris à présent que, malgré leur apparence on ne peut plus simple, les ancres de lien sont relativement complexes à maîtriser. Tous les avis ne se rejoignent pas toujours, il existe cependant quelques bonnes pratiques à suivre sans hésiter concernant leur optimisation.

  • Longueur : Google a explicitement indiqué y faire attention. Une moyenne de 3 à 7 mots (environ 80 caractères, espaces compris) est une longueur raisonnable pour vos liens.
  • Mots inclus dans le lien : tout ce qui est inutile doit se trouver à l'extérieur du lien. Cela renforce à la fois le poids sémantique de votre expression et apporte plus de lisibilité. Évitez donc d'inclure les articles et déterminants dans vos liens.
  • Unicité : évitez également d'avoir plusieurs fois le même lien dans la page ou des ancres trop proches. Dans cet article, vous pourriez avoir un lien « ancre optimisée » et un lien « ancre générique ». Des liens sur « ancre sur l'adresse de la page » et « ancre sur l'url » ne sont par contre pas optimaux puisque traitant du même sujet. Le cas échéant, Google tend à ne considérer que le premier lien et ignorer les autres.
  • Clarté : indiquez clairement à vos visiteurs de quoi parle la page distante. Ce n'est pas le moment de faire des mystères et les décourager de poursuivre leur navigation.
  • Mots-clés : il semble évident de placer vos mots-clés sur des ancres, pour leur donner un peu plus de poids encore. Besoin d'une astuce ? Pensez au front-loading. Google accorde de moins en moins de poids aux mots au fur et à mesure de l'avancement de la lecture. Placez donc, dans la mesure du possible, les mots les plus importants en début d'expression.
  • Modération : trop de liens tuent le lien. Soyez raisonnable sur la quantité en vous limitant à un ou deux par paragraphe et pas plus d'une dizaine par tranche de 1000 mots. Ces chiffres sont plus indicatifs qu'une valeur exacte. Le plus important reste de vous demander quel est l'intérêt réel de chaque lien pour ne pas trop diluer leur intérêt.

La suroptimisation des ancres de lien

Le SEO est un éternel jeu de chat et de la souris entre, d'un côté, les robots des moteurs de recherche et, de l'autre, les experts SEO qui souhaitent placer leurs sites aussi hauts que possible sur la SERP (Search Engine Results Page), la page de résultats des moteurs de recherche. L'utilisation de liens a pendant longtemps été utilisée à excès en ne cherchant à éviter ni la quantité ni la suroptimisation des ancres.

Google a décidé de mettre un terme à ces pratiques en 2012 avec Penguin. Derrière ce nom sympathique se cache une mise-à-jour de l'algorithme du PageRank qui a fait du tort à bien des sites. Depuis Penguin, si votre site reçoit trop de liens de faible qualité ou si vos ancres sont suroptimisées, vous recevez des points de pénalité. Cela peut notamment arriver en multipliant les ancres sur un même mot-clé, Google considérant que cela relève probablement d'une stratégie de référencement. Le maître mot est donc de rester naturel en toute circonstance.

Éviter la pénalité Penguin

Les ancres de lien peuvent être séparées en différents types. Chacun d'entre eux est plus ou moins efficace pour le SEO, mais leur abus peut être pénalisant. Il est donc primordial de varier les plaisirs et utiliser le type d'ancre amenant le plus de valeur à l'utilisateur.

Ancre à correspondance exacte Elle est placée sur le mot-clé principal. Claire et efficace, elle est idéale mais à utiliser avec beaucoup de parcimonie. Elle est en effet l'ancre la plus risquée vis-à-vis de Penguin.

Ancre sur le champ lexical Utilisant une variation des mots-clés, elle renforce le champ sémantique. Lorsqu'elle n'utilise que partiellement les mots-clés, on parle d'ancre à correspondance partielle. Elle reste explicite et donc utile au SEO tout en limitant le risque de suroptimisation. Sa forte optimisation la classe cependant dans les ancres à utiliser avec modération. Il est recommandé de ne pas dépasser le taux de 5% pour les ancres contenant des mots-clés, mêmes partiels.

Ancre sur le nom de marque Une utilisation classique qui se justifie tout particulièrement pour les liens pointant vers la page d'accueil d'un site. Le risque de suroptimisation est ici faible. N'hésitez pas à miser sur une grande quantité de liens placés sur le nom de votre marque dans votre stratégie de netlinking.

Ancre générique Elle n'inclut pas de mots-clés mais des expressions générales. La plupart des CTA, ou call-to-action, sont placés sur des ancres génériques (« lire la suite », « contactez-nous », etc.). Une fois encore, mieux vaut ne pas en abuser. Le risque SEO est très faible mais leur intérêt est également moindre. Les expressions génériques sont à privilégier pour convertir votre audience et non à des fins de SEO.

Ancre sur l'URL Aussi appelées ancres nues puisque le texte n'apporte aucune valeur ajoutée en se contentant de reprendre l'adresse de la page. Le risque de pénalité est faible mais elles sont suffisamment explicites pour pouvoir être utilisées sans prendre trop de précautions.

Ancre sur les médias Comme leur nom l'indique, ce sont des ancres non-textuelles puisque placées sur une image, une vidéo, voire dans du code JavaScript. Une image ne contient en effet pas de texte si ce n'est celui présent dans l'attribut alt – et donc invisible pour les utilisateurs. L'intérêt en tant qu'ancre est cependant moindre puisqu'elles ont moins d'impact pour les robots de Google. Il est par contre important de remplir ce champ puisqu'une image où l'attribut alt n'est pas renseigné est considérée comme non ancrée.

Sortir de la pénalité Penguin

Il est assez simple de se rendre compte que son site a été victime de Penguin, tant les statistiques de trafic chutent après son passage. D'autant que l'animal semble s'attaquer au site entier et non seulement aux pages suroptimisées. Si les statistiques proposées par Google Analytics laissent le doute, des outils d'analyse de liens comme Google Webmaster Tools peuvent aider à confirmer le diagnostic.

Le travail de sortie de la sanction peut s'avérer long et fastidieux. La meilleure chose à faire reste cependant de repartir sur des bases saines, en revoyant tout d'abord son maillage interne puis en tentant d'acquérir des liens naturels.

À l'interne, le nettoyage des ancres est plus facile à mettre en place puisque vous avez la main sur votre contenu. Faire le tri dans vos backlinks peut s'avérer plus compliqué. Commencez par identifier les liens de mauvaise qualité (sites à mauvaise réputation, annuaires, spam) puis contactez l'administrateur des sites respectifs afin de demander le retrait ou la modification de leurs liens vers votre site. Si la démarche n'aboutit pas, il est enfin possible d'utiliser l'outil de désaveu de Google. Accessible depuis la Search Console, il permet d'indiquer à Google de ne plus indexer les liens incriminés. À utiliser, comme toujours, avec précaution.

Vous savez désormais tout sur les ancres de lien et aurez certainement compris que la meilleure chose à faire est de les utiliser à bon escient. Variez-les et restez cohérent. Vous aurez alors toutes les chances d'améliorer votre référencement naturel sans avoir à vous frotter à Penguin.

Il paraît qu'on ne mord pas... 😉